Présentation

Recherche

Archives

6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 13:58

Je ne serai pas très original en vous disant qu’hélas l’année 2010 commence dans un contexte de crise et de marasme économique.

 

Je le serai davantage en recherchant ce que nos collectivités peuvent mettre en œuvre, à leur niveau, pour essayer d’amortir le choc et ne pas renforcer ce climat défavorable.

 

Notre action peut être de plusieurs ordres :

 

Tout d’abord, et je le place volontairement en premier, soutenir le pouvoir d’achat des ménages et des familles. Pour cela, nous avons pris des mesures concrètes :

 

En premier lieu, alors que nos recettes étaient sévèrement attaquées, nous avons réduit fortement nos dépenses de fonctionnement et notre endettement, pour ne pas alourdir la fiscalité sur les ménages à court terme et à moyen terme. La Communauté de Communes a fait de même concernant la Taxe Professionnelle, je devrais dire « feu la Taxe Professionnelle ». Une période de crise nécessite forcément de renforcer le contrôle de gestion interne et de veiller absolument à ce que chaque euro dépensé ait son utilité la plus stricte : la mutualisation des services techniques ou encore la montée en puissance de l’intercommunalité, et donc de l’assiette des contribuables, vont également dans ce sens, le sens de plus d’efficacité. C’est aussi pour cela que nous nous ouvrirons en 2010 à de nouveaux partenariats territoriaux. La réduction de nos dépenses de fonctionnement concerne naturellement au premier chef nos services municipaux et communautaires, mais elle vous concerne aussi puisque, vous le comprendrez bien, il nous faut répartir équitablement l’effort entre ce que nous demandons en interne et ce que nous pouvons proposer à nos partenaires. Il faut que les efforts soient équitablement répartis pour qu’ils soient compris. Cela dans un souci de juste équilibre, sans en faire trop, sans sur-réagir, mais en demandant à chacun de serrer sa gestion. Aussi, les dotations que nous verserons aux associations en 2010 seront encore en repli, en moyenne de 3 %, nettement moins qu’en 2009, mais nous devons continuer ces efforts si nous ne voulons pas charger la barque de la fiscalité locale.

 

Nous avons modifié plusieurs de nos tarifs afin de tenir compte de la situation sociale des usagers : je pense notamment à nos tarifs de restauration scolaire qui ont désormais une dimension sociale évidente.
D’une manière générale, nous avons renforcé les aides aux familles les plus défavorisées, pour qu’elles puissent franchir la crise au moins mal.

 

Voici quelques exemples concrets en faveur du pouvoir d’achat des ménages et donc en faveur de la demande locale.

 

Nous avons ensuite essayé, malgré ces conditions difficiles, de soutenir l’activité et l’emploi :

Tout d’abord, en facilitant l’implantation d’entreprises nouvelles ou de réimplantation à Bellevue ou au Parc d’Activités Saint-Andoche, en desserrant encore les contraintes d’installation.

 

Mais aussi en continuant à investir et donc à soutenir les marchés locaux. C’est pour cela que nous serons fermes sur le fait que la caserne des Pompiers se réalise dès 2010 ; pour cela que nous travaillons à l’arrivée du Très Haut Débit ; pour cela que nous renforcerons notre investissement sur le Parc d’Activités Saint-Andoche et sur Bellevue et que nous travaillons, aux côtés des industriels, à l’émergence de nouvelles filières d’éco-développement et du Pôle Formation ; pour cela que nous accélérons la rénovation urbaine de Saint-Pantaléon et la construction de nouveaux logements correspondant à la demande ; pour cela que nous aidons fortement aux ravalements des façades et à l’amélioration de l’habitat des particuliers ; pour cela que le PPP d’éclairage public sera mené à son terme avec, en 2010, la nouvelle mise en lumière de la Cathédrale ; pour cela que nous finaliserons la Maison de la Petite Enfance au plan communautaire, mais aussi le Centre Social Saint-Andoche, pour que les travaux puissent commencer en fin d’année ; pour cela que la Communauté a lancé l’étude de la future bibliothèque-médiathèque et que la Ville travaille à son projet de futur Musée Rolin ; pour cela encore que nous réaliserons en 2010 le boulodrome et finaliserons les études sur la première tranche de travaux de Saint-Roch ; pour cela que nous avons prévu en 2010 un plan ambitieux de réfection de nos salles communales et de la voirie.

 

Vous l’avez compris, pas question de marquer le pas, malgré les difficultés, et pas question de mettre en panne la machine de l’investissement local.

 

L’ensemble de ces projets et réalisations contribueront à renforcer notre attractivité, l’attractivité de notre territoire, et à moderniser nos espaces, services et équipements publics. Bref, à faire pleinement rentrer l’Autunois dans le XXIème siècle pour gagner et conquérir de nouvelles activités et de nouveaux habitants.

 

Cette attractivité, elle ne se fait pas sans des hommes et des femmes pleinement impliqués pour développer au quotidien leur entreprise et leur association. La Ville d’Autun, l’Autunois, a la très grande chance de compter sur un grand nombre d’entreprises de qualité et notamment de PMI-PME dynamiques, et sur un grand nombre d’associations. C’est une chance que les Assises de l’Economie de décembre dernier, ont mis particulièrement en valeur, s’il en était encore nécessaire, au même titre que la sécurité publique et la qualité de vie qui caractérisent nos territoires semi-urbains, semi-ruraux. Dans l’Autunois, nous disait ce chef d’entreprise, ma famille et moi-même pouvons pratiquer un grand nombre d’activités sportives qui n’étaient pas toutes présentes dans la région que nous avons quittée. Tel autre nous disant qu’il appréciait la richesse culturelle de notre territoire : pas une semaine sans une exposition, des conférences, des spectacles, du patrimoine à découvrir ou redécouvrir. Il ne sera pas déçu cette année avec la mise en place des Rendez-vous du Louvre à Autun, ou encore le nouveau spectacle Augustodunum qui sera un des moments clés de l’été autunois, dans le cadre plus large de l’épopée gallo-romaine.

 

Forcément, tout n’est pas rose et nous avons encore, c’est tout l’enjeu de ces futures années, à moderniser nos équipements, nos services, nos espaces publics et à renforcer, cela est remonté aussi à l’occasion de ces Assises, les services à la population – et je veux saluer ici l’Association de Soins et Service à Domicile qui a des projets importants en la matière -, services à la personne qui nécessiteront des efforts communs des pouvoirs publics et du monde associatif. Le Pays et la Communauté de Communes travaillent à un schéma de services. Les enjeux en la matière sont d’autant plus importants qu’en face du service et de l’attractivité supplémentaire que nous apportons, il y a des emplois, de la valeur ajoutée et du développement économique.

 

Un autre enjeu pour notre territoire est celui de la formation et du lien avec l’Université. Enjeu majeur car il nous faut les qualifications nécessaires pour répondre aux emplois futurs. Et je veux saluer ici la création en 2009 de l’association Autun Morvan Développement Formation dans laquelle nous formons les uns et les autres plein d’espoir pour relever enfin ce défi, si longtemps resté en jachère sur notre territoire. Il s’agit de rapprocher l’offre et la demande de formation et de faciliter l’accueil et l’accès à tous les partenaires, publics et privés, sociétés et salariés, demandeurs et prestataires. Il faut qu’en trois ans nous devenions un pôle régional de référence sur ces questions. Et là encore, c’est, comme dans bien d’autres domaines, l’associatif qui est moteur, comme il l’est aujourd’hui au plan social, pour limiter les dégâts de la crise, comme il l’est aujourd’hui en matière d’insertion.

 

Car, après le pouvoir d’achat, le soutien aux entreprises et l’investissement, quelques mots sur notre implication dans le secteur de l’insertion, notamment de l’insertion des plus jeunes : nous avons de nouveau ouvert nos portes à des contrats aidés, financés par l’Etat, dès lors qu’ils sont assortis d’une session d’insertion et de formation importante. Il faut aider nos jeunes à démarrer et à se qualifier. De la même manière, nous soutenons fortement Autun Morvan Insertion (AMI) qui continue, malgré des temps difficiles, à faire un travail remarquable pour aider les jeunes et les moins jeunes à s’insérer et à se réinsérer. N’hésitez pas à les contacter, comme vous pouvez le faire avec Pôle Emploi, pour offrir à ces publics qui ont, comme on dit, « raccroché les wagons », une perspective d’embauche et de réussite professionnelle. Je sais l’attachement des uns et des autres, malgré la difficulté des temps, à ce que nos structures conservent cette dimension humaine et citoyenne qui fait les grandes entreprises, les grandes associations et les grandes collectivités. Grandes au sens qualitatif du terme car il n’y a pas, et on devrait s’en souvenir plus souvent, que le quantitatif qui compte. « On ne construit pas une vie sur du quantitatif », écrivait Albert Einstein. Il y faut mettre aussi des valeurs, pourrions-nous rajouter.

 

Pour terminer, un mot encore sur les valeurs : lorsque la crise fut venue, beaucoup se sont tournés vers l’Etat et les collectivités locales pour qu’ils jouent leur rôle d’amortisseur de la crise, d’acteur contra-cyclique. Dans le même temps, les mêmes faisaient pression pour qu’on allège leur fiscalité et fragilisaient de ce fait les collectivités territoriales. Et aujourd’hui que l’activité semble redémarrer – je suis extrêmement prudent sur la question –, on entend de nouveau le sempiternel écho de ceux qui aujourd’hui commencent à critiquer de nouveau le coût de la relance, qu’ils appelaient pourtant de leurs vœux, le coût des collectivités locales, le coût des fonctionnaires, le coût des élus qui, rappelons-le, ne représente que 0,4 % des dépenses de fonctionnement des collectivités et qui sont, pour la très grande majorité d’entre eux, bénévoles, alors même que les collectivités en question représentent dans notre pays aujourd’hui 75 % de l’investissement et donc de la commande publique, pour un déficit de …. 0, puisque nous sommes tenus, et c’est heureux, à l’équilibre de nos comptes. Je parle bien des collectivités territoriales et non de l’Etat.

 

Bref, on nous demande de jouer un rôle régulateur pour sauver le système et puis, quand ça va mieux, on vient nous reprocher le coût que cela représente. Autrement dit, toujours d’accord pour mutualiser les pertes, jamais pour mutualiser une partie des bénéfices privés au service du bien commun. Or, aucun système ne peut fonctionner sur la mutualisation des pertes et la privatisation des bénéfices, ce qui est d’ailleurs le contraire d’une économie libérale puisque le libéralisme suppose le risque.

 

Alors, quand on est content de trouver la puissance publique pour soutenir le pouvoir d’achat, soutenir l’investissement, soutenir les entreprises et soutenir l’emploi, on doit être aussi content de concourir, par un impôt justement réparti, à l’effort commun. L’un ne va pas sans l’autre. Un seul souhait : celui d’une réforme fiscale qui répartirait encore plus justement la charge, qui l’actualiserait, conformément à notre Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Je parlais tout à l’heure de la répartition de l’effort : que chacun contribue en fonction de ses moyens, et le bien commun y trouvera son compte.

 

Que cette année 2010 soit pour notre économie, pour nos entreprises, pour nos associations, pour nos collectivités locales, pour l’Etat, une année moins mauvaise que ce que nous pouvons craindre, et même la meilleure année possible. Qu’elle soit pour vous, pour vos familles, pour vos proches, la meilleure année possible, porteuse de santé, de dynamisme et de réussite dans vos projets.

 

Encore une fois, je vous adresse mes meilleurs vœux pour 2010 et vous remercie sincèrement de votre attention.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Dossiers

Liens