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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 17:18

Nous avons conçu ce 65ème anniversaire de la Libération d’Autun comme un passage de témoin.

 

Et je veux remercier tous ceux – Comité d’Entente, Amicales, Unions et Sociétés d’Anciens Combattants, Lycée Militaire, Cabinet et services de la Ville, Paroisse, Maîtrise, Harmonie, etc. – qui ont apporté leur concours à ces trois journées.

 

Le temps passe et court ; mais le souvenir et les valeurs doivent demeurer intacts.

 

Les témoins ont aujourd’hui plus de 80 ans. Il est important qu’ils continuent tant qu’ils le peuvent à transmettre ce qu’ils ont vécu, à enrichir le devoir de mémoire.

 

Mais nos générations doivent construire les outils pédagogiques pour continuer à faire connaître ces témoignages, pour que les plus jeunes savent ce qui s’est passé, qu’ils puissent ne pas se tromper, distinguer le vrai du faux, l’écriture de la réécriture et porter le devoir de vérité.

 

L’ensemble des cérémonies de cette année a concouru à cela. L’exposition, les conférences de Michel Villard et de Lucette Billard, l’hommage rendu aux maquis hier matin, à Valmy hier après-midi, au 2ème Dragons que je remercie vivement d’avoir contribué à renforcer notre devoir de mémoire par sa présence à nos côtés, le spectacle hier soir, ou encore la réception du drapeau du Corps Franc Pomiès ce matin, Corps Franc que je remercie encore une fois pour le don de son drapeau.

 

Tous ces moments qui sont venus s’ajouter à nos temps traditionnels de reconnaissance et d’hommages n’ont qu’un seul but : transmettre le message et le témoin aux jeunes générations.

 

Votre présence nombreuse ce matin aide à porter ce message.

 

Elle est signe de reconnaissance, mais elle est signe aussi que nous continuerons ici à porter les valeurs de ceux qui nous ont libérés, valeurs du 2ème Dragons, valeurs de la 1ère Division Française Libre qui regroupait la Légion Etrangère, les Fusiliers Marins et les Nord Africains, valeurs du Corps Franc Pomiès, valeurs du Régiment FTP Valmy et de l’ensemble de nos maquis.

 

Ces hommes, au-delà de ce qui pouvait les séparer, ont mis en commun l’honneur de la France et les valeurs fondamentales de notre République : la Liberté contre la tyrannie, l’occupation et l’oppression, l’Egalité contre l’injustice, l’arbitraire, la loi du plus fort et la théorie des sous-hommes, la Fraternité face à la haine.

 

La Liberté, ils ont combattu pour elle. L’Egalité : il n’y avait plus de c lasse sociale au sein de l’Amalgame si cher à De Lattre. Tous étaient soldats pour la même cause : la France et sa Liberté. La Fraternité, la Fraternité des combattants, la camaraderie, ce ne sont pas des vains mots, elles n’ont pas cessé depuis 65 ans d’être le socle entre vous et entre vous tous.

 

Cette année, nous avons souhaité aussi rendre un hommage particulier à ces héros du quotidien, héros de l’ombre, qui ont facilité la tâche de ceux qui avaient pris les armes face à l’occupant : porteurs de messages et d’informations, administrateurs zélés à retarder les ordres de l’occupant, autorités qui protègent au lieu de condamner, livreurs qui cachent et réorientent l’approvisionnement, hommes et femmes qui soutiennent ceux qui se cachent, membres des réseaux, de l’Alliance, de l’armée secrète, simples citoyens : tous ceux qui, au quotidien, ont grippé la machine nazie et permis aux libérateurs d’être plus efficaces, mieux équipés, mieux organisés, mieux armés physiquement et psychologiquement pour faire face.

 

Reprenant ici la célèbre phrase de Churchill, à propos de la R.A.F, car elle trouve aussi écho dans la France de 1944 : « jamais autant d’hommes n’ont une telle dette envers si peu ». Car tous les Français n’ont pas été résistants, tous les Français n’ont pas joint les actes à la parole.

 

Reconnaissance ici à ceux qui, au péril de leur vie, avec et au côté de nos Libérateurs, se sont engagés pour la Liberté, pour l’Egalité et pour la Fraternité. Hommage aux civils qui ont refusé la défaite, l’humiliation, ont défendu les valeurs de la démocratie et de la République, qui ont organisé la France d’après-guerre et ont rétabli son honneur et sa grandeur, jusqu’à la porter vaille que vaille au rang des vainqueurs autour de la table de la Capitulation nazie à Berlin le 8 mai 1945.

 

Libérateurs et soutiens de l’ombre, tous ont partagé une certaine idée de la France et une certaine idée de l’Homme, les deux étant liées depuis 1789 dans notre Déclaration des Droits de l’Homme : « il n’est de querelle qui vaille que celle de l’Homme », écrivait le Général de Gaulle, phrase gravée sur le socle de la Croix de Lorraine de Colombey ; « l’Homme est au cœur de notre projet », écrivait Jean Moulin, en préambule au programme du Conseil National de la Résistance : l’Homme et sa grandeur.

 

Pour ces mêmes valeurs, nos soldats sont aujourd’hui en Afghanistan : ayons une pensée pour eux, leurs difficultés, leurs sacrifices : ils portent aussi la querelle de l’Homme, au profit de sa Liberté, contre son asservissement à toute doctrine fondamentaliste et totalitaire, à toute barbarie, quelle que soit sa nature.

 

Les 8, 9 et 10 septembre 1944, nos Libérateurs se sont battus pour Autun, pour l’Autunois, pour la France, pour l’Europe, pour le Monde, pour nous, pour toutes les générations qui ont suivi, pour porter haut ces valeurs au fond si neuves et si fragiles, et pourtant si essentielles et si universelles. Merci à eux et merci à vous encore pour votre présence.

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