- Dimanche 8 mai 2016 -
Discours de Monsieur Rémy REBEYROTTE,
Maire d'Autun, Conseiller Général,
Président du Grand Autunois-Morvan
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Mesdames, Messieurs,
Félicitations aux récipiendaires.
Le 8 mai, de mon point de vue, ne pourra jamais se fondre dans un jour unique du Souvenir, dans un Day-Days à la Française, puisque le sujet est parfois évoqué.
Parce qu’il a une triple signification, parce qu’il est une triple victoire, un jour unique jamais rencontré précédemment et unique depuis plus de soixante-dix ans.
Une victoire militaire : l’Allemagne nazie écrasée, ses alliés pacifiés.
Une première victoire politique : la Victoire sur une idéologie totalitaire, fasciste et meurtrière, le nazisme… et le retour à la Liberté des peuples, dans un premier temps seulement en Occident et en Europe Occidentale.
Une seconde victoire politique, celle non pas de la Guerre, mais celle de la Paix car, contrairement au 11 novembre, il n’y eut pas le « remake » du Traité de Versailles : l’échec de la SDN, le maintien d’une Europe fractionnée, mais la compréhension que la Victoire fut contre le nazisme, pas contre l’Allemagne ou l’ensemble des Allemands dont certains – une minorité – furent les premières victimes du Régime nazi, que le fascisme ne fut pas le monopole de l’Allemagne (et n’épargne ni l’Espagne, ni l’Italie, ni la France à travers le Régime de Vichy), que le plan Marshall valait mieux que le Traité de Versailles, la conférence de San-Francisco et l’ONU mieux que le SDN et la Construction Européenne mieux que la Triple Entente.
Pensons à nos militaires engagés sur les théâtres d’opérations extérieurs pour les mêmes valeurs de Liberté, Egalité, Fraternité.
Ce matin, je veux saluer tous ceux à qui nous devons d’avoir recouvré la Liberté et nos valeurs d’Hommes libres dans la République. Ce matin, mon Colonel, permettez-moi un salut particulier au Lycée Militaire d’Autun, manière aussi de vous dire notre attachement et notre amitié.
Parmi ses « faiseurs de paix », ces combattants pour notre Liberté – comme cela a été rappelé à la Nuit des Musées des AET samedi dernier -, il y a le détachement d’élèves qui, dès le 16 juin 1940, retenez bien cette date, combattent une colonne allemande à Toulon avant de rejoindre l’Ecole repliée à Tulle, sous les ordres du Lion, l’Adjudant-Chef Grangeret.
Et ceux qui, le 20 mars 1944, du Camp de Thol dans l’Ain où l’Ecole s’est repliée une dernière fois, rejoignent le maquis de l’Ain, constituent dans l’Ain le Camp d’Autun et une unité FFI nommée « Compagnie des élèves de l’Ecole d’Autun ». Ils participent aux combats de la Libération à Ambérieu, Valbonne, Neuville-sur-Ain.
Le 6 juin 1944, ils détruisent cinquante-deux locomotives au dépôt d’Ambérieu, le plus grand sabotage ferroviaire de la Résistance Française en lien avec le débarquement. C’est suite à ces combats que Bernard Gangloff, grièvement blessé, perdit la vie le 14 juillet 1944 à l’âge de dix-huit ans. Quinze enfants de troupe furent tués dans ces combats.
En 1985, le nom de Bernard Gangloff fut associé au site du Lyée Militaire d’Autun, symbole de la bravoure et de la devise du LMA, seul établissement scolaire dont le drapeau porte la Médaille de la Résistance avec rosette. Il faut rappeler cela. C’est une part de notre fierté. Nous vous la devons. C’est notre reconnaissance pour ce que représentent le Lycée Militaire d’Autun et ses valeurs, la reconnaissance de l’ensemble des Autunois, qui s’exprime à travers ma voix.
Je vous remercie de votre attention.