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22 mars 2016 2 22 /03 /mars /2016 09:12

JOURNEE NATIONALE DU SOUVENIR ET DE RECUEILLEMENT A LA MEMOIRE

DES VICTIMES CIVILES ET MILITAIRES DE LA GUERRE D’ALGERIE

ET DES COMBATS EN TUNISIE ET AU MAROC

 

- Samedi 19 mars 2016 -

 

Extraits du discours de Monsieur Rémy REBEYROTTE,

Maire d'Autun

Président du Grand Autunois Morvan

___________

 

 

Aujourd’hui, comme elle le fait depuis 1963, la Ville d’Autun commémore, à travers l’anniversaire du Cessez-le-feu en Algérie, la Journée Nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

 

Le 19 mars est un fait, une date historique, qui a du sens. Elle est enfin reconnue. Pour autant, elle n’a jamais prétendu résumer à elle seule les dix ans de conflits en Afrique du Nord, ni l’achèvement complet des combats.

 

La loi du 6 décembre 2012 n’oublie personne mais, par contre, redonne un sens et une date historique à la commémoration des combats en Afrique du Nord.

 

Ce soir, souvenons-nous et honorons tous ceux qui ont sacrifié leur vie, ou une partie de leur jeunesse, au service de la France au travers de ces luttes terribles de la décolonisation et de leur suite. Nous pensons aussi bien aux soldats français du contingent qu’à l’Armée régulière, qu’aux Harkis, à tous ceux qui ont laissé leur vie ou une partie d’eux-mêmes dans ces drames. Et plus globalement encore, pensons à l’ensemble des victimes, pour qui les plaies, plus de cinquante ans après, ne sont pas encore pleinement refermées, moralement ou physiquement.

 

N’oublions jamais ces chiffres : près de 28.000 morts parmi les soldats français, un millier de disparus, 65.000 blessés, un million de personnes déplacées, plus de 300.000 orphelins, et un traumatisme profond pour notre pays, traumatisme qui, je le disais, laisse encore des traces aujourd’hui.

 

Aussi, l’heure est au recueillement, à la reconnaissance, comme elle l’était déjà à Autun le 19 mars 1976 quand a été inaugurée, sous la présidence de Marcel Lucotte, une rue du 19 mars 1962 en terre autunoise. Comme elle l’a été déjà à plusieurs reprises lorsque des inscriptions nouvelles, ou encore l’ordre du jour du Général Ailleret du 19 mars 1962, ont été apposés sur notre Monument aux Morts.

 

 

L’actualité nous ramène malheureusement à d’autres douleurs, au lendemain de l’arrestation de Salah Abdeslam.

 

Vous n’avez pas pu y échapper : certains se complaisent à dénigrer chaque matin notre territoire, considérant entre autres qu’Autun serait « une terre reconnue d’islamisme salafiste». Ces atteintes profondes à l’image d’Autun et du Grand Autunois Morvan, plusieurs fois dénoncées pour leur inexactitude par Monsieur le Préfet, sont aussi et surtout vivement rejetées par les habitants eux-mêmes, qui ont su montrer une réelle solidarité contre ces attaques nauséabondes, destinées à nuire à l’image de notre ville, de notre région.

 

Pour autant, mes chers concitoyens, je le dis : Ni amalgame, ni naïveté.

 

Ni amalgame :

Non, l’Islam n’est pas le terrorisme, comme certains le répètent à longueur de journée. Non, les pratiquants de l’Islam ne sont pas des parias qu’il faudrait débarquer de France sous prétexte que des barbares s’appuient sur leur religion pour y déverser leur haine fondamentaliste, dans tout ce qu’elle peut représenter de plus abject et de décadent pour l’Humanité.

 

Ni naïveté :

Chacun sait que les actes terroristes qui ont frappé notre pays en novembre dernier résultent d’un laisser-faire qui n’est plus acceptable. Tout doit être tenté pour que certains de nos jeunes ne sombrent pas dans l’endoctrinement et la radicalisation, quelle qu’elle soit, politique ou religieuse. Cela passe par une régulation réelle de nos réseaux sociaux numériques. Cela passe aussi par s’interroger sur les pratiques des lieux de cultes et d’enseignements religieux, pour lesquels l’Etat doit s’assurer qu’ils respectent scrupuleusement et en permanence les Lois de la République.

 

J’ai aussi une pensée pour le Burkina Faso, pays des hommes intègres, avec qui nous entretenons des relations d’amitié fortes qui, se relevant tout juste et avec courage d’une crise interne profonde, subissait de plein fouet il y a quelques mois la barbarie distillée de l’Etat Islamique. Pensons également à la Tunisie et à la Côte d’Ivoire et à bien d’autres. A travers ces attaques, où qu’elles soient perpétrées dans le monde, c’est bien les liens d’amitié avec la France et ses valeurs républicaines qui sont attaquées. Une pensée aussi pour le Peuple Turc.

 

Je voudrais saluer le travail de nos forces de l’ordre et de nos forces armées sur le territoire et dans le monde qui, depuis l’instauration de l’Etat d’Urgence, ont été intensément sollicitées et mises à l’épreuve. Je voudrais remercier le travail de nos gendarmes, qui ici au quotidien, sont mobilisés pour garantir aux Autunois tranquillité et sécurité, et pour faire respecter partout et en tous lieux, les Lois de notre République. Merci à tous ceux qui contribuent à cet effort.

 

Il nous appartient, chacun à notre niveau, dans notre quotidien, d’affirmer fièrement nos valeurs que sont la Liberté, l’Egalité et la Fraternité. J’y ajouterai la solidarité, elle est essentielle face aux défis qui nous attendent. Et la Laïcité, grande sœur de la solidarité universelle.

 

Vive la République et vive la France !

 

Je vous remercie de votre attention.

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